Psychosomatique

Les relations « âme-psyché »

De nombreux auteurs, a commencé par Descartes, Spinoza, Freud, Groddeck, Franz Alexander, Damasio ou encore Marty ont eu l’occasion de décrire les relations entre le corps (ou « soma ») et la psychè (« âme »). Les écrits et les courants de la psychosomatique sont multiples, c’est pourquoi elle se définit de différentes façons :

  • Elle peut se référer à la conviction ou à la suspicion qu’une pathologie somatique à une origine psychique.

  • Dans un sens plus général, elle indique l’influence des facteurs psychologiques sur des processus corporels.

  • A l’inverse, elle est utilisée pour définir l’influence des processus corporels sains et pathologiques sur la psyché.

  • Elle est aussi employée pour définir les conditions dans lesquelles la fonction d’un organe ou d’un appareil semble altérée sans que soit identifiée une lésion biologique.

Toutes ces approches sont envisagées en ostéopathie car elles présentent toutes de nombreuses ressemblances avec l’approche holistique de notre thérapeutique. Ceci explique en partie les raisons pour lesquelles l’interprétation, le diagnostic et la prise charge des cas dits « psychosomatiques » varient d’un praticien à l’autre.

La seule base commune propre aux ostéopathes est donc cette fameuse approche holistique ontologique. En ce sens, la thérapeutique ostéopathique garde comme similitudes avec la psychanalyse et la psychiatrie une approche moniste basée sur l’interdépendance entre la psychè et le soma. De plus, la somatisation des phénomènes dits de « situation d’impasse » fait partie des constats cliniques fréquemment observés par l’ostéopathe.

La place de l’ostéopathie dans la psychosomatique

En tant que thérapeutes manuels, l’apprentissage de ces concepts nous amène à reconsidérer nos intentions et notre attention au travers de chacun de nos gestes. Car, à s’y intéresser de plus près, on constate que le mot « tension » se retrouve défini à la fois sur des critères psychiques et physiques. Pour l’ostéopathe, c’est en quelque sorte une multitude d’étiologies supplémentaires qui se présentent sous ses doigts. Celles-ci s’avèrent être d’autant plus difficiles à différencier qu’elles s’intègrent et se superposent à celles issues de la physiologie et de la biomécanique.

Par exemple, les phénomènes somatiques du « modèle transactionnel du stress » sont depuis longtemps admis, mais certains en sont arrivés à décrire l’influence du tempérament et des émotions sur les organes, le système immun ou les attitudes posturales, d’autres encore évoquent des phénomènes de « carapaces musculaires » et des « reflexes de sursaut*» induits par les affects, d’autres à l’inverse décrivent des phénomènes de « somatisations d’affects non mentalisés » provoqués par l’absence d’associations émotionnelles.

Pour aller plus loin
  • Freud S. « Au-delà du principe de plaisir » 1920, Payot, 2010.

  • Selye H. « The Stress of Life », 1962, Gallimard, 1975.

  • Alexander F. « La Médecine psychosomatique », 1943 Paris, Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2002.

  • Struyf-Denys G. « Les chaines musculaires et articulaires » 1979,  ICTGDS.

  • Boyesen G. « Entre Psyché et soma » 1997, Payot.

  •  Marty P. « L’investigation psychosomatique » 1980, Presses Universitaires de France, Quadrige, 2003.

Travaux de recherche personnels

En première intention, nous agissons sur le corps, mais que sommes-nous en train de réellement toucher ? Comment sont interprétés nos gestes et nos actes ? Bien que nos intentions soient verbalisées, le travail de réappropriation et de transfert peuvent intervenir à tout moment sur le déroulé thérapeutique.

Les troubles du comportement alimentaire (TCA) font partie de ces atteintes psychiques qui ont un impact direct et avéré sur le soma. Dans les cas d’anorexie, première cause de mortalité d’étiologie psychiatrique, la volonté de se voir maigrir via des régimes drastiques et/ou l’activité sportive à outrance entraine progressivement des lésions osseuses, musculaires, ligamentaires, faciales et viscérales.

L’anorexie est une problématique qui me tient à cœur sur laquelle je travaille en partenariat avec des structures dédiées dans le cadre d’études sur l’apport de l’ostéopathie sur l’anorexie et la boulimie.